Projet de loi 68 : prestations cibles
Un régime qui compte plusieurs atouts selon une universitaire
Paru le mercredi 04 novembre 2020 | Catégorie: Finances & Économie
(LCP) Dans le contexte où les régimes de retraite à prestations déterminées sont en voie de disparition et les régimes à cotisations déterminées sont moins performants, le projet de loi 68 « est totalement à propos et j'en salue l'initiative », indique la professeure Marie-Hélène Noiseux de l'École des sciences de la gestion de l'Université du Québec à Montréal.
L'experte donnait son point de vue hier aux membres de la Commission des finances publiques et au ministre des Finances, Eric Girard.
Le régime à prestations cibles proposé compte plusieurs atouts, selon Mme Noiseux : « une mutualisation du risque de longévité et de placement d'équité intergénérationnelle, l'équité entre les actifs, les non actifs et les retraités, la stabilité, la simplicité et une bonne flexibilité ». L'utilisation d'un salaire de carrière indexé est très intéressante, selon elle, et « beaucoup plus équitable ».
Par ailleurs, « je souscris au principe de ne pas permettre la conversion des régimes de retraite à prestations déterminées en régime de retraite à prestations cibles », ajoute l'universitaire. Troisième « point fort » du projet de loi : on encadre bien la politique de financement qui devra être simple et claire.
Entre autres, la professeure fait aussi des propositions d'améliorations. Elle aimerait voir « une certaine ouverture pour une indexation limitée des rentes après la retraite ». Puisqu'on « finance et on redresse les régimes sur une base de capitalisation, je souhaite qu'on puisse acheter les droits et acheter les rentes sur la même base », dit-elle.
Mme Noiseux suggère aussi de « fixer une cotisation de stabilisation ». Elle « suggère d'utiliser un 15 % » et « permettre un rétablissement des rentes dès qu'on a accumulé 50 % de la provision de stabilisation ».
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