Langue française
Nouveau ministère, indicateurs du déclin et débats houleux
Paru le jeudi 02 juin 2022 | Catégorie: Langue
(LCP) « Le ministre Simon Jolin-Barrette dirigera maintenant le nouveau ministère de la Langue française », a annoncé hier le premier ministre, François Legault.
Ainsi, le ministre ne sera plus seulement responsable du dossier, mais bien ministre en titre puisqu’avec l’adoption la semaine dernière du projet de loi 96 sur la langue officielle et commune du Québec, le français, un ministère de la Langue française sera créé.
Une équipe de sous-ministres a d'ailleurs été nommée. Juliette Champagne, sous-ministre associée au ministère de la Justice, sera la première sous-ministre du ministère de la Langue française.
« Avec Simon Jolin-Barrette comme ministre de la Langue française, j'ai confiance que notre gouvernement continuera de poser les gestes qui s'imposent pour protéger notre langue et renverser la tendance lourde des dernières années qui a mené malheureusement au déclin du français au Québec », déclare François Legault.
Nouvel indicateur
Pour mieux suivre l’évolution des statistiques sur la langue, le premier ministre lui confie le mandat d’ajouter un nouvel indicateur de suivi : la langue d'usage dans le secteur public.
Cet indicateur s’ajoutera à ceux de la langue parlée au travail et de la langue parlée à la maison. « Puis, au lieu d'avoir des données aux cinq ans, moi, j'aimerais ça, avoir des données à chaque année pour qu'on puisse vraiment suivre », annonce-t-il.
Débats houleux
L’utilisation par François Legault de l’indicateur de la langue parlée à la maison comme signe du déclin du français continue d’irriter l’opposition officielle libérale. Des débats houleux à ce sujet ont eu lieu hier durant la période de questions.
Le président de l’Assemblée nationale, François Paradis, a même menacé les parlementaires de « suspendre » les travaux si le ton acrimonieux était maintenu.
Le porte-parole libéral en matière d’immigration, Saul Polo, a par la suite tenté de faire adopter une motion, avec le support de QS, pour que l’Assemblée « affirme avec vigueur que la langue parlée à la maison ne devrait pas servir de mesure à la vitalité de la langue française et qu'il s'agit d'un choix personnel propre à chaque Québécois et Québécoise ». Le gouvernement a refusé d’en débattre.
Selon le premier ministre, il faut regarder l’ensemble des données, mais « s'il n'y a plus personne, au Québec, qui parle français à la maison, bien, ça veut dire que le français, éventuellement, va disparaître ».
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