
Croissance économique
Comment faire pour rattraper l’Ontario?
Paru le vendredi 06 mai 2022 | Catégorie: Finances
(LCP) Selon le porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances publiques, Carlos Leitão, il sera difficile pour le gouvernement, en pleine pénurie de main-d'œuvre, de rattraper l’Ontario sur le plan de la croissance économique.
« Les économistes de Desjardins nous disent que la croissance économique au Québec, 2022 à 2026, serait, en moyenne, 1,8 % par année. En Ontario, pendant la même période, de 2022 à 2026, 2,1 % par année. Ils vont beaucoup plus vite que nous », note-t-il.
De plus, « les banques centrales sont en train de hausser les taux d'intérêt plus haut, plus vite que ce qu'on pensait. Ça aussi, ça va ralentir la croissance économique », affirme l’ex-ministre des Finances.
Et c'est sans compter le vieillissement de la population. « Dans certaines régions du Québec, ce vieillissement est rendu encore plus difficile par une diminution en termes absolus de la population. Il nous manque du monde au Québec », insiste-t-il.
Plan bien défini
Concernant les prédictions de Desjardins, « le pouvoir de prédiction des économistes est à peu près à un horizon de six mois », réplique le ministre des Finances, Eric Girard.
Pour l’Ontario, c’est toujours l’ambition du gouvernement de fermer l’écart de richesse. « Nous avons un plan extrêmement bien défini », dit-il.
« On a embauché un consultant externe pour s'assurer que nos chiffres étaient cohérents. Et qu'est-ce qu'on voit ? Bien, on voit qu'on a des efforts à faire au niveau de l'offre de travail, au niveau de la productivité des entreprises, au niveau des infrastructures publiques, au niveau du climat d'affaires », énumère le ministre.
« On a des chantiers sur chacun de ces points qui vont nous permettre de propulser le Québec de ce qui était un potentiel économique de 1,3 % sous le gouvernement précédent, et nous voulons l'amener à 2 %. Et si nous atteignons nos cibles sur un horizon de quinze ans, avec l'hypothèse que l'Ontario fera la même performance que dans les 10 années qui nous ont précédés, bien, on va y arriver. Et c'est extrêmement ambitieux », affirme Eric Girard.
Concernant les taux d’intérêt, « effectivement nous avons 200 milliards $ de dette nette au Québec et une hausse de 1 % supérieure à ce qui était anticipé par les marchés nous coûterait approximativement 2 milliards $ par année. Et c'est notre troisième poste budgétaire. Alors, on ne nie pas ça. C'est écrit en toute transparence dans le dernier budget du gouvernement du Québec ».
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