Gaspillage alimentaire
Doit-on légiférer pour le contrer?
Paru le mercredi 12 avril 2023 | Catégorie: Environnement
(LCP) Le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, a affirmé il y quelques jours être contre l’idée de légiférer pour contrer le gaspillage alimentaire.
«L'objectif, ce n'est pas toujours de mettre des lois. L'idée, c'est de faire en sorte que les gens sont volontaires dans une coopération. C'est ça qui va nous donner les meilleurs résultats», croit-il.
Le ministre a évoqué d’éventuels «dommages aux petits producteurs, aux petits transformateurs» si son gouvernement décide de suivre la voie législative.
André Lamontagne assure qu’il y a un nombre «très important» d'initiatives au Québec à partir du Programme de récupération en supermarché que coordonne le réseau des Banques alimentaires.
«Il y a de la récupération chaque semaine pour faire en sorte de pouvoir acheminer les aliments qui vont être tout près d'être passés dus ou qui sont passés dus. Ça fait qu'il y a plusieurs initiatives sur le territoire», plaide-t-il.
Loi nécessaire
C’est insuffisant, «une loi pour contrer le gaspillage alimentaire, c'est nécessaire», dit au contraire la porte-parole en matière d’environnement, Alejandra Zaga Mendez.
La députée a d’ailleurs présenté la semaine dernière un projet de loi afin d’obliger les grandes entreprises du secteur alimentaire à réduire leur gaspillage et à conclure des ententes avec des organismes d’aide alimentaire. Son objectif : réduire de 50 % les denrées invendues d’ici 2025.
«En France, en 2016, il y a déjà une loi qui interdit le gaspillage alimentaire et qui fait en sorte que tous les détaillants ont ce type d'entente», mentionne-t-elle.
«Si le système actuel fonctionnait, les entreprises comme Couche-Tard n’en viendraient pas à jeter des pintes de lait pleines à la poubelle. Quand des entreprises ne prennent pas leurs responsabilités, c’est au gouvernement de se montrer proactif et de leur imposer de conclure des ententes», insiste l’élue.
En réponse aux préoccupations du ministre, ce projet de loi lui permettrait cependant de prévoir des conditions d'exemption, notamment pour les petits détaillants.
Au tour du PQ
Au retour des parlementaires, dans la semaine du 18 avril, ce sera au tour du Parti québécois de présenter un projet de loi à ce sujet.
«Nous déposerons bientôt un projet de loi qui viendra interdire le gaspillage des produits alimentaires et des invendus. Nous comptons sur l’ouverture du gouvernement», déclare le porte-parole en matière d’environnement, Joël Arseneau.
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