(THT-LCP) Le directeur parlementaire du budget, Yves Giroux, dénonce la décision du gouvernement Carney de ne pas présenter de budget avant l’automne. Les députés devront débattre et voter sur des crédits budgétaires sans connaître les véritables intentions du gouvernement. Les crédits budgétaires sont 8,4 % plus élevés que ceux de l’an dernier, pour un total de 486,9 milliards de dollars. À ce montant pourraient s’ajouter des crédits supplémentaires au cours des prochains mois.
Les députés n’ont cependant pas besoin de donner leur consentement à un peu plus de la moitié des prévisions de dépenses du gouvernement, puisque ce sont des dépenses de fonctionnement prévues dans des lois. Le mercredi 11 juin, ils devront se prononcer sur 223 milliards de dollars du total.
En entrevue au journal The Hill Times, M. Giroux a rappelé qu’un budget présente le plan du gouvernement pour l’ensemble de l’exercice financier, les perspectives économiques, ainsi que les montants qu’il prévoit allouer à divers nouveaux programmes qu’il pourrait mettre en place. «On ne connaît pas le plan global du gouvernement», déplore M. Giroux, en mentionnant notamment l’absence de prévisions concernant le déficit. «C’est donc un manque de transparence, et il n’y a aucune vision pour l’avenir, du moins sur le plan fiscal… C’est pourtant là l’essence même d’un budget.»
Il s’est toutefois montré compréhensif quant aux défis auxquels fait face le gouvernement en matière d’échéancier, le premier ministre Mark Carney ayant actuellement plusieurs priorités à gérer : la guerre commerciale menée par Donald Trump, les rencontres avec les premiers ministres provinciaux, ainsi que les préparatifs pour le sommet du G7 plus tard ce mois-ci.
Le premier ministre a promis qu’un budget serait présenté à l’automne, affirmant qu’il n’y avait «pas grand intérêt» à en précipiter le dépôt dans une courte période de quelques semaines avant l’ajournement du Parlement et la mise en place d’un nouveau cabinet. Cela étant dit, le directeur parlementaire du budget n’hésite pas à le souligner : le ministère des Finances aurait facilement pu préparer un budget avant l’ajournement.
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The Hill Times avec Le courrier parlementaire