(THT) Avec seulement trois partis reconnus au Parlement – contre quatre habituellement –, les libéraux au pouvoir et les conservateurs de l’opposition doivent compter sur le Bloc québécois pour faire avancer les travaux des comités de la Chambre, chargés d’examiner en profondeur les projets de loi, affirme la leader parlementaire du Bloc.
«Il y a une différence entre ce Parlement et les précédents», a déclaré la leader parlementaire, Christine Normandin (Saint-Jean, Qc), dans une entrevue accordée au Hill Times. «La principale différence est que le NPD n’est plus un parti reconnu, et qu’il n’a donc pas de siège aux comités. Cela nous assure la balance des pouvoirs en comité.»
La Chambre actuelle, qui compte 343 députés, comprend 169 libéraux, 144 conservateurs, 22 députés du Bloc québécois, sept députés du NPD et un député vert. Avec 172 sièges nécessaires pour une majorité, il manque trois sièges aux libéraux. Bien que les libéraux puissent collaborer avec les néo-démocrates en Chambre, ils ne peuvent le faire en comité, car le NPD n'a pas de statut de parti reconnu et ne sera pas représenté en comité. Par conséquent, tant les libéraux que les conservateurs doivent compter sur le Bloc québécois pour faire avancer les travaux des comités (…).
Même si le NPD devait obtenir une certaine présence en comité, Mme Normandin a souligné le défi logistique auquel ce parti fait face : avec seulement sept députés et 28 comités, il aurait du mal à maintenir une participation active. Cela place donc le Bloc en position de force. S'il est en désaccord avec le gouvernement sur une question, il peut voter contre, que ce soit en comité ou à la Chambre. La leader bloquiste a ajouté que c'est la première fois dans l'histoire récente que le Bloc bénéficie d'un tel avantage stratégique dans un gouvernement minoritaire. (…)
Mme Normandin a souligné que la récente réunion des leaders parlementaires a marqué le début du fonctionnement de ce Parlement. Une chose est claire, a-t-elle déclaré : les libéraux et les conservateurs comprennent qu'ils doivent collaborer avec le Bloc s'ils veulent accomplir quoi que ce soit en comité.
Son parti entend donc utiliser cet avantage pour défendre et faire progresser les intérêts du Québec. Prenons l'exemple du commerce canado-américain, Mme Normandin a déclaré que le Bloc veillera à ce que la gestion de l'offre soit protégée, que le Québec ait voix au chapitre dans les négociations commerciales et que les industries clés du Québec, comme l'aluminium, les pêches, la foresterie et l'énergie propre, ne soient pas négligées. Elle a également souligné que le Bloc défendra la protection de l'identité culturelle de la province, notamment la langue, la laïcité, l'immigration et les valeurs chères aux Québécois.
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Article de Abbas Rana dans The Hill Times