(R.I.) Voici une lettre ouverte du président de l’Ordre des acupuncteurs du Québec, Maxime Deshaies :

 

«Alors que le réseau de la santé et des services sociaux poursuit sa transformation visant à améliorer l’efficacité de ses pratiques, Québec se prive d’une ressource professionnelle importante en n’ayant pas assez recours aux acupuncteurs. Pourtant, une meilleure intégration des acupuncteurs — tant de façon globale, qu’en première ligne — permettrait aux patients de recevoir des soins optimaux et de favoriser une meilleure accessibilité, tout en réalisant des économies.

 

Concrètement, les acupuncteurs ont les compétences pour prêter main forte aux professionnels du réseau, notamment en matière de douleur chronique, de santé mentale et de dépendances, d’oncologie, de même qu’en périnatalité et ses diverses étapes (grossesse, accouchement et post-partum). Tous ces domaines ont été identifiés par le ministère de la Santé comme étant des enjeux de santé et de soins prioritaires. Les acupuncteurs sont prêts à aider là où il y a des besoins. Toutefois, notre profession doit d’abord être intégrée au parcours de soins et à la première ligne.

 

En plus d’être efficaces, les traitements d’acupuncture sont dispensés à très faible coût. Cela en fait une option des plus rentables dans un contexte où le ministre cherche à réaliser des économies. Si le ministre souhaite augmenter les soins tout en réduisant les dépenses, il n’a d’autre choix que de se tourner vers des solutions innovantes.

 

En ce sens, nous enjoignons au ministre de la Santé, M. Christian Dubé, de mettre en place une stratégie d’intégration de l’acupuncture au sein du réseau. Cette stratégie favoriserait le déploiement et le financement de projets pilotes afin d’accroître l’accessibilité des soins d’acupuncture. De plus, nous demandons à ce que les acupuncteurs et leur apport potentiel soient considérés dans l’élaboration de la première politique gouvernementale sur l'organisation de services de première ligne. Nous aussi, nous pouvons aider à désengorger la première ligne. En plus, nous pouvons le faire à moindre coût.

 

Des traitements qui ont fait leurs preuves

Nous faisons valoir depuis plusieurs années les bienfaits d’une meilleure intégration des acupuncteurs au réseau de la santé. Néanmoins, les avancées sont modiques. Dans l’espoir que les choses bougent, nous avons récemment transmis au ministre de la Santé un mémoire étoffé de plusieurs recommandations qui permettraient de répondre plus spécifiquement aux besoins de certains patients.

 

Les gains potentiels sont substantiels et ne doivent pas être ignorés. À titre d’exemple, au cours des dernières années, des stages cliniques et des projets pilotes intégrant l’acupuncture ont été déployés dans certains établissements de santé et divers organismes communautaires à travers le Québec. Ces projets ont pu confirmer que les traitements d’acupuncture étaient sécuritaires, efficaces et très bien accueillis par les milieux de soins. Néanmoins, la pérennité des projets pilotes en acupuncture reste précaire, faute de financement et d’engagement des établissements.

 

Ainsi, seule une meilleure intégration dans le réseau nous permettra d’aider durablement des milliers de Québécois aux prises avec des douleurs chroniques, des dépendances et des problèmes de santé mentale, en oncologie et en périnatalité. Nous invitons donc le ministre Dubé et Santé Québec à donner suite à notre proposition qui se veut à la fois innovante, rentable et bénéfique pour les Québécois.»

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(R.I.) Lettre que nous avons reprise intégralement