(R.I.) Voici une lettre ouverte de la fondatrice et présidente-directrice générale de L’Action des Nouvelles conjointes et Nouveaux conjoints du Québec, Lise Bilodeau :

 

«Si la détresse est souvent vécue plus discrètement chez les hommes, il n’en reste pas moins qu’ils sont nombreux à en subir les conséquences au Québec, notamment à la suite d’une séparation. Le gouvernement s’était attaqué à cet enjeu en se dotant d’une orientation de 2017 à 2022 pour favoriser la santé et le bien-être des hommes. Il est aujourd’hui impératif que le gouvernement, malgré son retard accumulé, adopte une nouvelle orientation adaptée aux réalités et aux besoins actuels.

 

Les hommes confrontés à de la détresse sont souvent moins enclins à se tourner vers des ressources en santé mentale ou en prévention du suicide – par choix, ou par méconnaissance de l’existence de tels services. Par conséquent, il est important de faire la promotion et la publicité de ces ressources. Le Plan d’action ministériel – Santé et bien-être des hommes 2017-2022 avait entre autres cette mission. Cela était un pas dans la bonne direction. Or, le plan a beau avoir été prolongé par le gouvernement pour l’année 2024-2025, il ne permet plus de répondre aux enjeux actuels.

 

Le gouvernement doit ainsi déposer rapidement un nouveau plan d’action, accompagné de mesures renouvelées. L’outil est efficace, à condition d’être mis à jour sur une base régulière. Un nouveau report du plan pour quelques années encore ne ferait qu’aggraver la situation.

 

Comme organisation venant majoritairement en aide à des hommes divorcés et conjoints unis à une nouvelle conjointe, nous côtoyons quotidiennement la déstresse masculine. Dans les dernières années, cette déstresse chez les hommes s’est transformée et, dans bien des cas, exacerbée. La détresse est de plus en plus vive. Il faut donc agir et le gouvernement a un véhicule de choix pour le faire avec son plan d’action.

 

Soutenir les pères après une séparation

Concrètement, nous recommandons notamment qu’un nouveau plan d’action ministériel sur la santé et le bien-être des hommes prévoit des mesures de soutien aux pères dans un contexte de séparation, comme la mise en place de services d’accompagnement juridique et psychologique pour les pères dans cette situation. Notre expérience de terrain nous permet de signaler de manière péremptoire qu’il faut être plus attentif et empathique à la misère vécue par un grand nombre d’hommes et de pères, tout en s’attardant davantage aux conditions de vie de ces derniers après une séparation.

 

Des indications de progrès devraient aussi être contenues au plan d’action afin de s’assurer de l’efficacité des mesures comme celle-ci.

 

De plus, il nous semble important que ce prochain plan d’action ministériel soit élaboré en concertation avec des organismes dont la mission est de soutenir les pères, de sorte que les besoins du terrain soient pris en considération.

 

Enfin, nous estimons que le gouvernement doit profiter de l’occasion pour créer des liens entre les organismes dont la mission est de soutenir les hommes et ceux qui font la promotion de l’égalité entre les sexes et les genres. En posant des actions pour lutter contre la détresse masculine, nous contribuons à rétrécir l’écart entre les sexes et les genres. Maintenant, c’est au gouvernement d’agir en présentant rapidement une nouvelle orientation.»

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(R.I.) : communiqué que nous avons repris intégralement.