Message au gouvernement
Cégeps anglophones : chaos avec la loi 14 sur le français
Paru le jeudi 30 janvier 2025 | Catégorie: Langue
(R.I.) La Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ) et ses huit syndicats de personnel professionnel des cégeps anglophones dénoncent des impacts démesurés de l'implantation de la loi 14 sur le travail du personnel professionnel et sur le cheminement scolaire des étudiantes et étudiants et demandent au gouvernement d'appliquer des mesures réalistes pour régler la situation.
De lourdes conséquences pour le personnel professionnel et la population étudiante
Avec la mise en œuvre de la loi 14, le personnel professionnel, notamment celui affecté au cheminement scolaire, à l'information scolaire, aux programmes d'études ainsi qu'aux communications, doit composer depuis plus d'un an avec une surcharge de travail.
Selon Éric Cyr, président de la FPPC-CSQ, «pour les aides pédagogiques individuels (API), par exemple, les nouvelles règles à appliquer varient selon la provenance de chaque étudiante et étudiant. En fin de compte, il y a tellement de cas individuels différents que des API qui travaillaient avec 19 grilles de cheminement scolaire dans les programmes d'un cégep doivent maintenant en utiliser 115, ce qui alourdit considérablement le travail et augmente le risque d'erreur. Autre exemple : toutes les communications des cégeps anglophones doivent maintenant être bilingues. Non seulement les ressources professionnelles pour réaliser ce travail supplémentaire n'ont pas suivi, mais, en plus, les cégeps sont entrés dans une période de gel de recrutement et d'embauche. Aucun professionnel ne s'est transformé en pieuvre depuis l'adoption de la loi. Résultat, plusieurs de nos membres sont épuisés en raison des impacts de cette loi. Ils ont besoin d'aide».
Une mesure simple qui ferait toute une différence
En ce qui concerne les étudiantes et étudiants, la FPPC-CSQ et ses syndicats des cégeps anglophones constatent certaines situations facilement évitables qui ont parfois des impacts négatifs importants.
«Le personnel professionnel des cégeps anglophones doit composer avec le découragement d'étudiantes et étudiants qui ne comprennent pas que, par exemple, un simple changement de programme en cours d'études dans leur cégep vienne ajouter plusieurs cours à leur parcours collégial. Selon nous, il faut permettre aux personnes qui étaient déjà au cégep avant la loi 14 de terminer leurs études sans perdre de cours ou sans devoir refaire des cours de français parce qu'ils ont été remplacés à la suite de la mise en œuvre de la loi. Ces personnes devraient bénéficier d'une sorte de clause grand-père temporaire afin de ne pas nuire à leur motivation et à leur diplomation. C'est notamment ce que nous réclamons du gouvernement», de poursuivre Éric Cyr.
Le parcours du combattant pour faire reconnaître sa maîtrise du français
Au niveau de la formation continue, la FPPC-CSQ demande aussi des améliorations pour les adultes dans les programmes en anglais. Premièrement, les nouvelles règles entraînent des coûts importants pour les personnes qui désirent faire un retour aux études alors que plusieurs preuves potentielles de compétences langagières en français sont refusées, parfois même celles en provenance d'universités ou de cégeps francophones.
La personne candidate adulte doit alors débourser des centaines de dollars pour passer de nouveaux tests afin de «prouver» sa connaissance de la langue française. Il faudrait faciliter l'accès aux tests de français pour ces personnes ou accepter plus largement les preuves disponibles.
De plus, un autre impact méconnu de la loi 14 entraîne des conséquences importantes pour les adultes issus de l'immigration récente qui voudraient étudier au collégial.
«Ces candidates et candidats aux études collégiales à la formation continue n'ont pas de droit acquis de fréquenter un cégep en tant que personne anglophone, mais souvent ne parlent pas français. Ils ne peuvent donc pas facilement satisfaire aux nouvelles exigences de connaissance du français pour recevoir une attestation d'études collégiales (AEC), même s'ils désirent étudier en anglais. Ces gens auraient besoin de cours intensifs de francisation afin de pouvoir obtenir une AEC dans un temps raisonnable et joindre le marché du travail, qui est actuellement en pénurie de main-d'œuvre spécialisée», de conclure Éric Cyr.
Profil de la FPPC-CSQ
La Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ) représente près de 75 % du personnel professionnel des cégeps du Québec, soit environ 2200 professionnelles et professionnels répartis dans 38 syndicats. Elle regroupe exclusivement du personnel professionnel de cégep, notamment dans la totalité des cégeps anglophones.
SOURCE Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ)
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(R.I.) : communiqué que nous avons repris intégralement.