Message au gouvernement
APNQL : on ne veut pas de superministre de l'économie
Paru le mercredi 19 octobre 2022 | Catégorie: Z- Ce qu'on attend du gouv.
(R.I.) L'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) voit d'un très mauvais œil la possibilité que le premier ministre François Legault confie à Pierre Fitzgibbon la tête d'un superministère de l'Économie lors de la création de son nouveau conseil des ministres.
« Il s'agirait d'une très mauvaise nouvelle pour les Premières Nations qui n'ont rien à gagner d'un superministre de l'Économie », d'affirmer le Chef de l'APNQL, Ghislain Picard.
L'APNQL tient à rappeler que les relations avec le gouvernement caquiste ont été particulièrement difficiles sur les questions économiques, de l'emploi, des investissements, et de l'exploitation des ressources naturelles. Devant le peu d'écoute de la part du gouvernement, l'APNQL a d'ailleurs choisi d'aller directement à la rencontre des entreprises et organisations de la société civile qui veulent faire affaire avec les Premières Nations.
Cette volonté est derrière la création du Grand Cercle économique des Peuples autochtones, tenu en novembre 2021 et au terme duquel plus de 150 organisations, dont Hydro-Québec, ont adopté une déclaration qui souligne notamment que « le contexte socioéconomique dans lequel les Peuples autochtones évoluent présentement ne permet pas l'épanouissement individuel ni collectif, notamment afin d'éliminer l'énorme fossé qui sépare les conditions de vie des Autochtones de celles des Québécois ».
Au cours des derniers mois, l'APNQL a aussi multiplié les rencontres et échanges avec différentes entreprises et organisations désireuses de devenir des alliées de la croissance des Premières Nations. L'un des constats de ces échanges est une ouverture plus grande de la société civile que celle du gouvernement.
« Contrairement au gouvernement du Québec, les organismes de la société civile, du milieu des affaires et du milieu municipal ne sont pas effrayés par les droits des peuples autochtones. Au contraire, ils sont prêts à reconnaitre aux Premières Nations des droits distincts en matière de développement économique qui tiennent compte de nos particularités à titre de nations et des liens historiques que nous entretenons avec le territoire », de préciser le Chef Picard.
Rappelons que les Premières Nations sont des Nations de plein droit, qui ont établi, au cours des millénaires de leur existence et de leur présence sur le territoire, leurs propres gouvernements, leurs lois et pratiques au bénéfice de leurs populations, du développement durable de leurs territoires et ressources, et dont les droits sont confirmés par la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones.
Après plus de 4 ans à entretenir des relations difficiles, voire conflictuelles, avec les divers ministres à vocation économique, l'APNQL ne peut donc qu'être inquiète face à la possibilité de la nomination d'un superministre de l'Économie.
« Il y a de nombreux projets de développement dans toutes les Premières Nations, mais aussi plusieurs obstacles qui nuisent à la croissance de nos communautés. Le gouvernement du Québec a une large responsabilité à cet égard, pouvant autant agir comme facilitateur que comme obstructeur. La nomination des personnes qui sont à la tête de certains ministères peut avoir des impacts non-négligeables sur l'avenir de nos communautés. Nous souhaitons donc vivement que le premier ministre renonce à l'idée de mettre autant de pouvoir dans les seules mains de M. Fitzgibbon », de conclure Ghislain Picard.
À propos de l ' APNQL
L'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador est l'organisme régional politique qui regroupe les 43 chefs des Premières Nations au Québec et au Labrador. Suivez l'APNQL sur Twitter @APNQL
SOURCE Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador
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Rappel : (R.I.) : texte que nous avons repris intégralement.